Abstract
Les raies de basse fréquence des spectres Raman des cristaux organiques sont dues à des pivotements cohérents des molécules autour de leurs axes d'inertie. Cette hypothèse, qui nous avait permis d'interpréter les raies externes du naphtalène cristallisé, s'est montrée féconde dans le cas des dérivés dihalogénés du benzène dont la structure cristalline est assez bien connue grâce aux rayons X. Nous avons pu classer les fréquences des diiodobenzènes (méta et ortho) d'après la seule énumération des basses fréquences. Après avoir exposé notre étude expérimentale de la polarisation des raies externes des dérivés para (dichloro et dibromobenzène), nous montrons que notre théorie des pivotements rend bien compte encore ici des fréquences et du type de symétrie des oscillations. Mais, dans le cas général, sous la forme simplifiée où nous l'avons développée, elle ne peut ' donner l'intensité de la raie diffusée, qui est liée aux variations de réfractivités de la maille au cours de l'oscillation. Il est remarquable que, contrairement à ce qui a été observé avec d'autres cristaux (calcite par exemple), on ne trouve pas, dans les spectres de ces cristaux organiques, de raies dues à des « translations » des molécules, mais que l'on doive attribuer toutes les raies externes à des « pivotements »