Etude descriptive d'une réaction amibocytaire chezLymnaea truncatula Müller infestée parFasciola hepatica L.

Abstract
The development of an amebocytic reaction is described in tissues ofLymnaea truncatula infested byFasciola hepatica. When the snails are bred at 20° C (uniform temperature), this reaction is maximum after five to seven weeks of infestation; afterwards the intensity of the reaction decreases until 10 weeks of infestation. This reaction also develops in snails bred at different temperatures (uniform temperatures of 25° C or 16° C, daily fluctuations from 4° C to 18° C). The maximum intensity of this reaction is chronologically delayed as the temperature goes down. The young snails infested after hatching do not show amebocytic reaction. When the infested snails fast for seven days the number of amebocytes rapidly decreases; these cells disappear from tissues from a snail fasting for 14–35 days (depending on the snail organ). The significance of this amebocytic reaction is discussed. Les auteurs décrivent une réaction amibocytaire dans les tissus deLymnaea truncatula infestée parFasciola hepatica. Chez les mollusques élevés à 20°C maintenu constant, cette réaction atteint son maximum entre 5 à 7 semaines d'infestation; par la suite, l'intensité de la réaction décroît pour s'annuler vers 10 semaines d'infestation. Cette réaction se retrouve chez les limnées infestées élevées à diverses températures, soit constantes (25° C ou 16° C), soit présentant des fluctuations quotidiennes de 4° à 18°C: il existe un décalage chronologique de l'intensité maximale de cette réaction d'autant plus tardif que la température est basse. Les jeunes limnées infestées après leur éclosion ne montrent pas de réaction amibocytaire. Au bout de 7 jours de jeûne, les amibocytes diminuent en nombre; ils disparaissent des tissus de l'hôte pour un jeûne de 14 à 35 jours (selon l'organe considéré). La signification de cette réaction amibocytaire est discutée. L'évolution des parthenitae deFasciola hepatica chez la limnée tronquée entraîne le développement de lésions de nécrose survenant notamment au niveau des glandes digestive et génitale du mollusque (Rees, 1931; Southgate, 1969; Hodasi, 1972; Moore et Halton, 1973). Mais on admet actuellement que la limnée semble tolérer parfaitement son parasite (Kendall, 1965). A l'inverse de la limnée tronquée, les espèces de limnées voisines présentent cependant des réactions de défense vis-à-vis des sporocystes deFasciola. Ces derniers peuvent être l'objet d'une réaction d'encapsulement faisant intervenir le «tissu conjonctif» et les amibocytes de la limnée vectrice (Kendall, 1965; Boray, 1966; Sazanov, 1972). Ce type de réaction tissulaire est signalé aussi chez les mollusques vecteurs deSchistosoma sp. (Pan, 1965). Cet auteur décrit en plus une réaction cellulaire beaucoup plus tardive se manifestant lors des migrations des cercaires dans la cavité interne de l'hôte. Le présent travail cherche à vérifier si les lésions tissulaires déjà signalées chez la limnée tronquée ne s'accompagneraient pas du développement d'une telle réaction cellulaire.