De Weber à Nietzsche

Abstract
Nous cherchons l'homme qui a pu prononcer publiquement cette phrase, nous voulons retrouver un Max Weber qui n'est pas seulement le spécialiste de problèmes sociologiques ou économiques, mais qui est en même temps aussi le penseur et le guide de la jeunesse intellectuelle. La recherche minutieuse qui s'impose ici n'a été faite que d'une manière tres incomplète (1), sans doute parce que les différentes filiations, affinités, fréquentations intellectuelles qui pourraient aider à définir la pensée wébérienne apparaissent sous un jour encore plus déconcertant que les recherches concretes du grand sociologue: le caractère encyclopédique de son savoir, la aussi, l'emportait vers un nombre invraisemblable de doctrines et de systèmes. Ce sont ces fils qu'il nous faut dégager à grand-peine des courants de pensée de la deuxième moitié du XIXe siècle, où ses convictions fondamentales situent Weber. On accordera volontiers que cette richesse, ce foisonnement intellectuel — en contraste avec la richesse de sa sociologie proprement dite — ne pouvait guère conduire Weber qu'à une sorte d'éclectisme philosophique. Mais le lecteur ainsi averti se souviendra sans doute que le «désenchantement» idéologique ne diminue en rien l'importance de la riche contribution qu'apportait Weber a la science, à la sociologie.

This publication has 3 references indexed in Scilit: