Abstract
Sous l'effet de certains composés, le nucléole présente des lésions morphologiques distinctes et caractéristiques. Ces lésions consistent en une ségrégation des composants nucléolaires en trois zones: granulaire, fibrillaire et amorphe, avec parfois apparition d'une quatrième zone, plus contrastée, de nature inconnue. Dans le but de déterminer la spécificité de la lésion et d'en établir si possible la signification biochimique, des cellules d'embryons de rat sont traitées par différents antimétabolites agissant au niveau I) des précurseurs du DNA et du RNA, II) des polynucléotides, III) du système de transcription DNA‐RNA et IV) de la synthèse des protéines. Les substances qui donnent la ségrégation nucléolaire agissent toutes par liaison au DNA et action au niveau de la transcription du RNA (Groupe III). Ce sont: la Nogalamycine, la Daunomycine, l'Echinomycine, la Chromomycine A3, la Proflavine, le bromure d'éthidium, ainsi que l'Azasérine à fortes doses. La séquence de l'apparition des lésions de ségrégation causées par ces inhibiteurs métaboliques se retrouve de façon constante si on choisit bien les doses et le temps de traitement. L'action de ces inhibiteurs ainsi que leur mode de liaison au DNA sont étudiés. Une hypothèse de travail est proposée qui tient également compte de l'action nucléolaire sélective déjà connue de certaines substances, telles que l'Actinomycine D, la nitroquinoline N‐oxyde, la Mitomycine et l'Aflatoxine.