Dès qu'on introduit dans la théorie de la diffusion de la lumière des molécules dont le moment électrique varie (pour cause de rotation de molécule anisotrope, ou d'oscillation d'ions dans une molécule complexe), on voit intervenir un battement entre l'onde incidente et les vibrations propres des molécules diffractantes, battement qui se traduit par l'apparition de nouvelles raies dans le spectre diffusé. Au point de vue physique, ces raies correspondent incontestablement à celles des spectres de Raman, et aussi au phénomène d'élargissement de Cabannes-Daure. Pour les raies de Raman, en particulier, les prévisions de fréquence sont minutieusement vérifiées. Cependant, en ce qui concerne l'intensité et l'état de polarisation des raies en question, cette théorie classique se montre absolument insuffisante : il en résulte l'impression générale que l'oscillateur de la théorie classique est trop rigide, manque trop de souplesse en la circonstance. Quant à la théorie quantique, au lieu de prévoir les fréquences de Raman d'après le schéma : ω incident = ω Raman ± ω absorbé, elle nous incite à écrire : hvi = hvR ± hva, Aux notations près, c'est exactement la même chose. Sur ce point, elle n'apporte pas de progrès. Cependant, les différentes particularités expérimentales semblent cadrer assez bien avec le schéma d'une théorie quantique. Notamment la dégénérescence des fréquences dans l'effet Raman paraît très normale de ce point de vue