Abstract
Les données expérimentales directes obtenues dans l'étude des désintégrations nucléaires ne fournissent pas immédiatement toute l'énergie mise en jeu dans les transformations du noyau, à l'exception des photons gamma qui, dans l'interprétation adoptée actuellement par la loi des fréquences de Bohr, se rapportent directement à des niveaux d'énergie nucléaire. On montre qu'en dehors de la correction mécanique de recul que l'on doit apporter aux énergies mesurées expérimentalement des corpuscules émis ou absorbés par les noyaux pour évaluer l'énergie exacte mise en jeu dans la transformation nucléaire considérée on doit tenir compte également du fait que les noyaux atomiques sont toujours plongés dans l'ensemble des électrons de leurs atomes ce qui se traduit nécessairement par un échange adiabatique d'énergie entre les corpuscules chargés libérés ou absorbés et les électrons atomiques. Ces corrections d'énergie adiabatiques dues aux variations de charge des noyaux atomiques sont d'autant plus importantes que les corpuscules libérés ou absorbés et les noyaux émetteurs ou absorbants ont une charge plus grande. Dans les processus de désintégration radioactive naturelle par rayons alpha les corrections adiabatiques, tout en étant plus faibles, sont du même ordre de grandeur que les corrections de recul mécanique. Dans l'évaluation des énergies de désintégration radioactive naturelle alpha il paraît donc indispensable de tenir compte simultanément de ces deux corrections. D'une manière générale, la correction adiabatique indiquée apparaît comme une correction théorique imposée par la représentation actuelle de l'atome ; elle paraît cependant, en principe, vérifiable expérimentalement par une étude du début de faible énergie des spectres continus d'électrons négatifs et positifs