Rituels publics à usage privé : métamorphose télévisée d'un mariage royal

Abstract
L'univers du rituel n'échappe pas à l'histoire, bien qu'on lui donne souvent pour fonction d'en exorciser les effets. Les célébrations populaires n'ont pas de forme fixe. Elles évoluent en fonction de leurs modes d'accès à leurs audiences, s'adaptent aux formes successives de leur « être-public », à ce qu'il faut bien appeler (en procédant à la réappropriation d'un mot), leur « publicité ». C'est à la télévision qu'il revient aujourd'hui d'incarner cette « publicité », tandis que l'on assiste au déclin progressif d'une « publicité » que l'on croyait aller de soi, d'une « publicité » caractérisée par la rencontre effective des acteurs cérémoniels et de leur public en des lieux géographiquement définissables : parlements, esplanades, églises, congrès. Cette « publicité » de type « théâtral » est remplacée par un nouveau mode de « publicité », fondée cette fois-ci sur la séparation potentielle des acteurs et de leurs publics et l'indétermination qui en résulte quant à une géographie de l'événement, sur l'impact des rhétoriques narratives substitué aux vertus du contact. Ce nouveau mode de « publicité » n'est plus théâtral. Il s'inspire du cinéma.