Les données techniques et économiques de dix élevages de Cerfs de l’Ouest de la France ont été enregistrées de 1991 à 1994. Ces élevages, récents, comptent en moyenne 60 biches, et constituent, à une exception près, une diversification des activités des exploitations. Au cours des quatre années d’enquête, on observe une grande variabilité des résultats entre élevages, et une chute des performances zootechniques moyennes (de 0,81 faon sevré/biche/an en 1992 à 0,68 en 1994) vraisemblablement liée au chargement élevé des enclos qui peut atteindre 14 biches/ha (7 UGB/ha). Les animaux pour la viande, qui représentent 68% des sujets vendus, sont en majorité commercialisés à la ferme. Les prix de vente aux grossistes diminuent fortement durant la période (de 77 à 50 F/kg de carcasse) alors que les ventes de reproducteurs s’essoufflent. La marge brute passe de 2408 F/biche en 1992 à 1394 F en 1994, suite à la baisse des prix de vente et à la dégradation des performances. Une marge équivalente à celle des élevages allaitants bovin ou ovin exigerait une productivité de 0,85 faon sevré/biche/an et un prix de vente de 60 F/kg de carcasse. La réussite technique est conditionnée par une conduite adaptée aux spécificités du Cerf et par un chargement réduit des enclos. Par ailleurs, le faible potentiel de productivité de cette espèce d’origine sauvage et l’absence d’aides financières spécifiques nécessitent un prix de vente élevé des produits qui peut être, en l’absence de filière organisée, obtenu dans le cadre d’activités agrotouristiques basées sur l’élevage du Cerf.