Abstract
Contrairement à ce qui est observé dans la plupart des autres régions de l’Arctique oriental, une partie importante des matières premières lithiques utilisées par les Paléoesquimaux de la baie d’Ungava étaient allochtones. Parmi celles-ci, le quartzite originaire de Ramah (voir de BOUTRAY, 1981) et le quartz laiteux des environs de Maricourt-Wakeham et du lac Robert tenaient une place prépondérante pour les objets à fort indice de façonnage. La caractérisation des steatites par leurs teneurs en éléments des terres rares (voir ARCHAMBAULT, 1981) a permis de suggérer certains rapprochements entre contenants façonnés et carrières du Labrador et de la région de Wakeham. L’interprétation de ces données conduit à esquisser les grandes lignes d’un réseau spatial autrement indécelable et à suggérer que la mise en place du peuplement paléoesquimau de l’Ungava occidental a pu se faire à partir du Labrador contrairement à ce qui avait été proposé auparavant (PLUMET, 1977). De plus, en dépit d’obstacles géographiques apparemment plus grands vers l’est que vers l’ouest, les relations entre l’Ungava occidental et le Labrador septentrional se seraient maintenues tout au long du Paléoesquimau jusqu’à la fin du Dorsétien (vers 1500 après J.-C.) alors que les traces de relations avec l’Hudsonie, qui semble plus facile d’accès, sont encore très faibles.