Abstract
Cet article analyse les possibilités d'utilisation de l'analyse factorielle des corrélations en tant que méthode d'étude de la causalité en éthologie. Il fait suite à deux autres articles consacrés au même problème, l'un analysant d'un point de vue théorique, l'autre présentant une critique de la méthode de calcul des corrélations couramment utilisée (WIEPKEMA, 1961; BURTON, 1970; BAERENDS & DRENT, 1970). On présente ici deux grands types de calcul des corrélations entre patrons-moteurs: 1) à partir des fréquences d'apparition par unité de temps fixe et par observation ensuite; 2) à partir des durées d'apparition par unité de temps fixe et par observation. Ces procédures de calcul sont testées au niveau expérimental en analysant le comportement agonistique d'une population d'environ 20 Tilapia macrochir. L'étude des corrélations entre fréquences par combat fournit un modèle en accord avec les résultats de l'analyse éthologique classique (2 facteurs indépendants représentant des tendances à l'attaque et à la fuite permettent de rendre compte des inter-corrélations entre patrons-moteurs). La méthode, en plus, permet de fournir un modèle quantifié du comportement agonistique de Tilapia macrochir. Après ces résultats encourageants, l'analyse des durées effectuée par la même méthode, fournit un modèle sensiblement différent ce qui soulève de nombreuses questions. Les conclusions ne peuvent, dès lors, être que partiellement positives. L'analyse factorielle ne peut actuellement servir qu'à confirmer des résultats obtenus par l'analyse éthologique classique. Elle permet cependant, en plus, de proposer un modèle quantifié du comportement. Le mode de calcul de la matrice de corrélation de départ marque cependant une limite à la méthode et l'empêche actuellement de devenir un outil exploratoire.