On définit un facteur de mérite des dispositifs spectroscopiques W = MR/TBα, où R est le pouvoir résolvant, M le nombre d'éléments spectraux analysés dans le temps T, B la plus petite brillance spectrale utilisable et α un exposant égal à 1 si le bruit de photons est prépondérant et égal à 2 si c'est le bruit de récepteur qui est prépondérant. Ce facteur de mérite est, entre autres, proportionnel à : — l'angle solide Ω sous lequel le diaphragme isolateur peut être vu depuis l'élément « dispersif » pour que le pouvoir résolvant effectif R soit obtenu ; — à la transparence τ (ou τ2 dans le cas du bruit de récepteur) du système ; — au nombre m d'éléments spectraux analysés simultanément. La plupart des progrès ou méthodes nouvelles ont pour objet l'amélioration de l'un ou l'autre de ces facteurs. Le Fabry-Perot et les systèmes utilisant un interféromètre de Michelson, et de façon presque générale les systèmes possédant la symétrie de révolution optique, permettent d'obtenir une valeur de Q beaucoup plus grande que les systèmes ne possédant pas cette symétrie. On montre à la fin de l'article pourquoi cette propriété exige que l'ensemble comprenne des lames semi-transparentes (ou dispositif équivalent) effectuant un dédoublement de luminance des rayons incidents. Ce gain d'angle solide est obtenu dans tous les systèmes Fabry-Perot utilisant la zone centrale ou des anneaux entiers, dans les dispositifs de P. Fellgett, de L. Mertz, de J. Connes, ainsi que dans la méthode nouvelle de P. Connes utilisant la sélection par amplitude de modulation interférentielle. Un gain plus important encore d'angle solide peut être obtenu si on s'arrange, au moyen de systèmes afocaux, pour que les rayons qui interfèrent soient confondus : cela conduit en particulier au Fabry-Perot sphérique de P. Connes, utilisable pour de très hautes résolutions. Les méthodes photographiques permettent de recevoir simultanément les informations relatives à un grand nombre d'éléments spectraux. Les méthodes classiques de la spectrométrie au moyen de récepteurs « physiques » n'en étudient qu'un à la fois, ce qui augmente T et diminue ainsi le facteur de mérite. Au contraire les méthodes spectroscopiques qui seront exposées par P. Fellgett, E. Ingelstam, J. Strong et G. Vanasse, J. Connes, L. Mertz fournissent un signal complexe comprenant simultanément toutes les informations relatives à un grand nombre d'éléments, et le spectre est reconstitué à partir de ce signal par une analyse de Fourier. Cela peut conduire à un gain considérable sur le facteur de mérite. Ces méthodes nouvelles sont surtout applicables dans le domaine des très faibles résolvances telles qu'on les rencontre dans l'infra-rouge, mais leur utilisation dans le visible peut être envisagée pour certains problèmes particuliers. Toutefois l'influence du bruit doit être considérée avec soin dans le cas où le bruit propre du récepteur peut être négligé. Un tableau donne les valeurs du facteur de mérite des différentes méthodes