Abstract
Nous développons ici un modèle de glissement dévié des dislocations vis. Dans celui-ci, nous supposons que l'arc qui dévie, AB, se dissocie immédiatement dans le plan de déviation dès qu'il commence à se former, c'est-à-dire dès que les deux moitiés A et B d'une même constriction initiale se séparent, sous l'action des contraintes aidées par l'activation thermique. Pour une séparation AB assez grande, l'ensemble devient instable, et l'arc AB se développe de lui-même dans le plan de déviation, poussé par les contraintes jusqu'à complète déviation, avec deux constrictions indépendantes A et B. Le calcul montre que la stabilisation de la dislocation déviée est obtenue essentiellement par l'élargissement du ruban de faute d'empilement dans un plan où sa compression contre un obstacle dans le plan de glissement primaire peut être relâchée. Le déplacement ultérieur de la dislocation dans le plan de déviation est un processus indépendant, qui influe peu sur la déviation elle-même. Ce modèle est appliqué au calcul des contraintes au début du stade III de déformation du cuivre. Aux températures élevées, T > 200 °K, le modèle conduit, négligeant tout facteur possible de concentration de contrainte, à une relation linéaire entre la contrainte et la température, ou le logarithme de la vitesse de déformation ; cette relation est correctement vérifiée par l'ensemble des mesures publiées dans la littérature ; on en déduit une énergie de faute d'empilement d'environ 50 ergs/cm2 pour le cuivre. Par contre, à basse température, donc à fortes contraintes, les contraintes mesurées sont deux à trois fois plus faibles que prévu. Ceci est peut-être dû à l'influence des contraintes internes, plus efficaces dans ce domaine de déformation plus forte, donc de densité de dislocation plus élevée