Abstract
Régime électoral et système de parti au Canada, 1921–65 Cet article cherche à évaluer l'influence du régime électoral sur le système de parti au Canada et s'interroge sur l'opinion voulant que ce système ait été un facteur d'intégration nationale. Entre 1921 et 1965, le système électoral a habituellement favorisé, à l'encontre des autres partis, à la fois le plus fort d'entre eux et un autre, plus faible que la moyenne, mais dont la clientèle était fortement régionalisée. En pondérant inégalement selon les régions les votes recueillis par chaque parti, le système électoral faussait en outre leur représentation parlementaire. Les stratégies électorales, la politique des partis et l'opinion des politiciens et observateurs sur le système politique ont toutes été marquées par l'encouragement du régime électoral lui-même au régionalisme politique. Que le régime électoral ait conféré une signification politique exagérée aux divers particularismes dans la société canadienne, tel est le thème central du présent article; une illustration importante en est fournie par le rôle de ce régime dans la désaffection du Québec à l'égard des Conservateurs et, à l'inverse, dans la dépendance des Libéraux à l'égard des sièges québécois. Il est évident que ce phénomène a mis en jeu la légitimité et la stabilité du système politique canadien. En montrant comment le particularisme politique des diverses régions canadiennes est le fruit de l'influence réciproque du régime électoral et du système de parti l'un sur l'autre, l'auteur infirme du même coup l'opinion voulant que ce système ait agi comme facteur d'intégration au Canada. Il termine son article en suggérant que la représentation proportionnelle, malgré ses défauts sous d'autres aspects, contribuerait à réduire la trop grande dépendance d'un parti à l'égard d'une région et, partant, à accentuer la cohésion politique du pays.

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