Abstract
Evolution of child's drawing depends upon the progressive différenciation of a limited number of easily reproducible stereotypes which become, by means of their mutual arrangement, the signifiers of an illimitate number of significates. This différenciation is accompanyied by the disappearance of graphic processes of an other kind (modulations) which announce the creative artistic drawings of the adult, and also it provides the child with a graphic system whose elements are defined by the combination of several distinctive features. These elements may be thought of as similar to linguistic phonemes : like them, they are selectively learned during motor pratice, and they can be arranged in such a manner they become significative units the child gets from his cultural environment, learns to reproduce, but in no case creates. Far from being an original expression, the child drawing is nothing but a writing which repeats an already acquired knowledge.Le dessin enfantin trouve sa condition dans la différenciation progressive d'un nombre limité de stéréotypes, faciles à reproduire et qui, articulés les uns avec les autres, constituent les signifiants d'un nombre illimité de signifiés. Cette différenciation — qui entraîne l'élimination de processus graphiques d'un tout autre ordre (modulations) dans lesquels nous voyons la préfiguration des créations de l'adulte — met à la disposition de l'enfant un système d'éléments définis par la combinaison de quelques traits distinctifs. Ces éléments peuvent être assimilés aux phonèmes d'une langue ; comme eux, ils sont acquis sélectivement au cours d'exercices moteurs, comme eux, ils s'articulent et déterminent des unités de signification que l'enfant reçoit du milieu culturel, apprend à reproduire mais ne crée en aucun cas. Loin de constituer un moyen d'expression original, le dessin enfantin n'est qu'une écriture qui répète un savoir déjà là.Olivier Fernand. Le dessin enfantin est-il une écriture ?. In: Enfance, tome 27, n°3-5, 1974. pp. 183-216