Situation épidémiologique de la peste porcine africaine dans la région du lac Alaotra (Madagascar) et conséquences possibles pour l’organisation de la lutte et de la surveillance

Abstract
Résumé Une enquête épidémiologique a été effectuée d’avril à juillet 2004 à l’abattoir d’Ambatondrazaka, dans la région du lac Alaotra (Madagascar), pour étudier l’incidence lésionnelle de la peste porcine africaine (PPA). Sur 200 carcasses de porc examinées, 155 (78 p. 100) présentaient des lésions évocatrices de PPA : adénite hémorragique et/ou décoloration et pétéchies du cortex rénal. Des prélèvements ont été effectués et analysés pour mise en évidence de l’infection par le virus de la PPA à l’aide d’un test de capture Elisa (antigène) et d’un test PCR (ADN). Dix-huit pour cent des carcasses suspectes étaient infectées, soit une prévalence de 14 p. 100 (intervalle de confiance à 95 p. 100 : 9 à 19 p. 100). Le test PCR a été deux fois plus sensible que le test Elisa et deux fois moins coûteux. Quand le matériel et le personnel sont disponibles, cette technique devrait donc être privilégiée par rapport au test Elisa de capture. La traçabilité de l’abattoir vers les élevages s’est révélée difficile : l’origine de 32 carcasses (16 p. 100) a pu être établie. Le seul facteur de risque identifié a été l’occurrence antérieure de peste porcine dans les élevages d’origine, telle que rapportée par les éleveurs. Pour lutter contre la PPA et renforcer sa surveillance à Ambatondrazaka, les mesures prioritaires seraient de construire un nouvel abattoir éloigné de la ville et du marché, d’interdire la divagation des porcs et d’instaurer un système de traçabilité des porcs de leur lieu d’élevage jusqu’à l’abattoir. L’importance relative des pestes porcines africaine et classique devrait être précisée pour améliorer les plans de lutte et la surveillance épidémiologique.