Abstract
La mécanique ondulatoire montre que deux atomes, en se rapprochant de plus en plus, ne forment pas toujours une molécule. Cette formation dépend de l'orientation mutuelle des moments magnétiques des élections de valence de ces atomes. D'une façon générale, si l'on rapproche les atomes jusqu'à la limite idéale de coïncidence des noyaux, les électrons de valence de l'ensemble doivent former une distribution compatible avec le principe de Pauli. Appliqué à l'exemple de deux atomes d'azote, on prévoit la possibilité de formation de deux espèces de molécules, les unes stables se dissociant sous 11,4 volts, les autres labiles de dissociation 3,8 volts. L'analyse du spectre de vibration permet de calculer l'énergie de « dissociation normale » d'une molécule AB en deux atomes normaux, ainsi que les énergies de « dissociation activée où un ou les deux atomes sont activés. La correspondance entre les niveaux de vibration d'une molécule normale et les niveaux de vibration de la molécule activée permet de prévoir le moment où la molécule activée passe à l'état de prédissociation. Ces résultats ont permis l'analyse du spectre d'émission produit par une décharge oscillante dans la vapeur de SO2. Un nouveau spectre a été obtenu. Les bandes se distribuent suivant la loi : v = 39 116 + 609 p' - 1 117 p0 (1 - 0,0054 p0). La structure de ce spectre montre qu'il s'agit d'une molécule biatomique. La fréquence de vibrations atomiques α0 = 1 117 cm-1 se place immédiatement après les fréquences dans les molécules CS α0 = 1 276,5 et SiO α0 = 1 234,54. Ce spectre appartient donc aux molécules de SO. La convergence du terme de vibration normal permet de calculer l'énergie de dissociation de SO en S et 0, on trouve 148 000 calories, tandis que la moitié de l'énergie de dissociation de SO2 en S +0 +0 est égale à 146 300 calories. L'analyse du spectre de rotation a permis d'établir une valeur approchée du moment d'inertie J0 = 32.10—40. La distance S-O est égale à 1,34 Å. Un mode général de dissociation des molécules triatomiques a été obtenu. Sous l'influence de chocs électroniques, une molécule triatomique du type AB2 est décomposée en une molécule biatomique activée AB* et un atome B. La molécule activée retombe ensuite à l'état normal avec émission d'un spectre correspondant