Abstract
I. Electrisation des hydrocarbures. - Les hydrocarbures liquides s'électrisent (négativement) lorsqu'ils s'écoulent le long d'une paroi métallique. Le phénomène résulte d'une action de contact comparable à celles qui s'exercent à l'intersurface de métaux d'électroaffinités différentes. Il n'est possible que grâce à une légère conductivité du liquide. La discussion montre qu'il doit y avoir, pour un liquide de conductivité donnée, une valeur optima du débit liquide; que, pour un débit donné, il doit y avoir une valeur optima de la conductivité. On vérifie quelques conséquences de ces prévisions. II. Conduction électrique des hydrocarbures. - Les hydrocarbures liquides manifestent trois régimes de conduction : 1° En couches épaisses et sous l'action de champs électriques modérés, on a un régime isolant stable, caractérisé par une très grande résistivité. A cet état, la conduction est liée à la présence de traces d'eau dissoute dans l'hydrocarbure; elle a pour effet d'éliminer lentement cette eau, élimination corrélative d'un accroissement indéfini de la résistivité. 2° En couches minces, et en général sous l'action de champs plus intenses, apparaît un régime semi-conducteur instable. Il se manifeste par des courants considérablement plus intenses que ceux auxquels donne lieu le régime isolant, mais ces courants sont essentiellement irréguliers, une poussée de courant fort étant généralement suivie d'un retour à une intensité très faible. Ce régime est indépendant de la présence de l'eau dans le liquide. 3° En couches de l'ordre de 10μ, et en appliquant des champs de l'ordre de 100 000 volts /cm, on observe un régime conducteur, pour lequel le liquide acquiert une conductivité comparable à celle des métaux. Ce régime est relativement stable; cependant, il disparaît en général par suppression ou diminution suffisante du champ appliqué, pour réapparaître lorsqu'on restitue au champ sa valeur initiale